Israël continue d’affamer délibérément Gaza

Israël continue d'affamer délibérément Gaza- 2

L’utilisation de la famine comme arme est un crime de guerre.

Israël continue d’affamer délibérément la population de Gaza :

Le siège israélien de la bande de Gaza, qui dure depuis deux mois, a de nouveau plongé l’enclave dans une crise de la faim, selon les habitants et les organismes de secours, laissant les étagères et les stocks d’aide vides, et réduisant à néant les progrès humanitaires réalisés lors d’un bref cessez-le-feu au début de l’année.

Aucune nourriture, aucun carburant, aucune aide ni aucun produit commercial n’est entré dans la bande de Gaza depuis le 2 mars, après l’expiration de la première phase de la trêve. Israël a déclaré qu’il imposait ce blocus pour faire pression sur le Hamas, qui dirige le territoire et a attaqué des communautés israéliennes le 7 octobre 2023.

Source : Daniel Larison.substack.com

L’utilisation de la famine comme arme est un crime de guerre. C’est un crime que le gouvernement israélien commet depuis le début. Parler du blocus actuel comme d’un « siège de deux mois » est techniquement exact mais trompeur. Avant le bref cessez-le-feu du début de l’année, le gouvernement israélien avait gravement entravé l’acheminement de l’aide tout au long du conflit. L’administration Biden le savait, mais a choisi de l’ignorer et a continué à envoyer des armes en violation de la loi américaine. Le blocus actuel est une intensification de la politique de famine qui a toujours été en place.

Le soutien continu des États-Unis à la guerre alors que le gouvernement israélien affame délibérément la population est méprisable et indéfendable. L’administration Trump est complice des crimes du gouvernement de Netanyahou et encourage le génocide en cours. Le rôle de notre gouvernement dans la facilitation du massacre et de la famine à Gaza sera une tache persistante qui salit la réputation de notre pays.

Les mandats d’arrêt de la CPI contre Netanyahu et Gallant identifient l’utilisation de la famine comme une arme, constituant l’un des principaux chefs d’accusation retenus contre eux. Comme le dit Boyd van Dijk dans un nouvel article pour Foreign Affairs, « au cœur des accusations contre Netanyahou et Gallant, cependant, se trouve un crime différent et rarement invoqué : le procureur de la CPI, Karim Khan, les accuse d’avoir orchestré une politique criminelle de famine contre la population civile de Gaza ». Les preuves que le gouvernement israélien a délibérément affamé la population de Gaza étaient nombreuses avant que la CPI n’émette ses mandats. Dans les mois qui ont suivi, encore davantage de preuves se sont accumulées prouvant qu’il s’agit bel et bien d’un acte volontaire pour infliger une punition collective à tous les Palestiniens de Gaza.

Le Programme Alimentaire Mondial a annoncé la semaine dernière qu’il n’y avait plus de nourriture à Gaza. Les cuisines qu’il approvisionnait n’auront bientôt plus rien à donner à la population. Certaines des toutes dernières sources d’aide humanitaire pour Gaza se tarissent sous la pression du blocus. Lee Mordechai et Liat Kozma ont rendu compte des effets du blocus le mois dernier pour le magazine +972 :

L’impact de ce blocus intensifié est encore plus dévastateur que celui imposé par Israël au début de la guerre, après l’ordre de Gallant « pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant » ; les stocks de Gaza étaient bien plus importants à l’époque qu’aujourd’hui, et Israël avait fini par céder à la pression internationale et avait autorisé l’entrée d’une certaine aide, bien qu’en quantité bien inférieure à ce qui était nécessaire.

C’est pourquoi le secrétaire général de l’ONU a dénoncé le blocus au début du mois, déclarant qu’il avait ouvert les « vannes de l’horreur ». M. Guterres a décrit avec précision Gaza comme un « champ de bataille » où les civils se trouvent dans une « boucle de mort sans fin ». Voilà ce que le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël a créé : une population de plus de deux millions de personnes poussée dans l’abîme de la famine.

En cas de famine, les jeunes enfants sont particulièrement exposés. CNN rapporte que la malnutrition aiguë chez les enfants est en train de monter en flèche :

Les cas de malnutrition infantile aiguë augmentent également rapidement, l’un des signes révélateurs d’une famine imminente. Selon les Nations unies, près de 3 700 enfants ont été diagnostiqués le mois dernier, soit une augmentation de 82 % par rapport à février.

En conséquence, les enfants de Gaza dépérissent:

Usama al-Raqab, âgé de cinq ans, a déjà perdu huit livres au cours du mois dernier et ne pèse plus que 20 livres, selon sa mère. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le poids médian d’un garçon de 5 ans en bonne santé est d’environ 40 livres.

Il souffre de plusieurs maladies préexistantes, dont un trouble pancréatique et des problèmes respiratoires, qui nécessitent un régime riche en graisses et en protéines pour rester en bonne santé. Ces aliments sont devenus presque totalement indisponibles alors que le siège israélien entre dans son troisième mois.

La peau d’Usama colle désormais à ses os et sa mère dit qu’il peut à peine marcher.

Il s’agit de l’une des victimes de ce que le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a qualifié à juste titre de « famine provoquée par l’homme et motivée par des considérations politiques ».

La population de Gaza n’a rien à se mettre sous la dent en raison du siège. Tout signe de reprise pendant le bref répit du cessez-le-feu au début de l’année a été anéanti. Les conditions se sont rapidement détériorées au cours des deux derniers mois. Si rien ne change, Gaza sera confrontée à une famine majeure et à de nouvelles pertes de vies innocentes.

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